Fondateur de LVH Art, un service de conseil en art indépendant spécialisé dans l'art d'après-guerre, moderne et contemporain, Lawrence Van Hagen est également le conservateur des célèbres expositions « What’s Up » qui mettent en valeur des artistes émergents aux plus renommés. Elles sont organisées à Londres, New York, Hong Kong et Séoul ; et, plus récemment, en ligne.
Quel est le moment qui a tout changé pour vous ?
Ma première expo à Londres en 2016. J’ai eu la chance de pouvoir investir deux grands espaces à Soho pour ma toute première exposition « What’s Up » en 2016, après l’obtention de mon diplôme d’informatique. J’ai décidé de m’occuper de cette exposition pour lever des fonds pour une start-up de voyage. À l’époque, je ne me doutais pas du succès retentissant qu’elle allait connaître, mais c’est surtout le fait de m’occuper des préparatifs qui m’a plu et dès l’exposition terminée, j’ai tout de suite décidé d’en organiser une deuxième.
Qu’est-ce qui manque dans le milieu artistique, selon vous ?
De vraies expositions digitales. Je trouve les Online Viewing Rooms un peu décevantes. Selon moi, le milieu artistique peine encore à profiter pleinement des outils digitaux à sa disposition pour mettre en avant et vendre des œuvres d’art en ligne. Au lieu de ça, tout ce qu’on voit sont des œuvres sur de grands murs blancs, qui, à mon sens, ont peu d’intérêt. Je travaille actuellement sur un projet ayant pour but de réinventer le rapport du public à l’art en ligne en mettant en avant des œuvres d’art dans des environnements plus ludiques et inspirants afin de proposer une expérience plus agréable et réaliste au public.
Que faites-vous et où allez-vous lorsque vous êtes en manque d’inspiration ?
Je voyage, partout et n’importe où.
Quelle est votre destination de voyage préférée ?
Patmos, en Grèce. J’y vais tous les étés et je ne suis jamais déçu. Je trouve cet endroit à la fois magnifique et paisible, et c’est exactement ce dont j’ai besoin pour recharger mes batteries et trouver l’inspiration. Le fait qu’il n’y ait pas d’aéroport à proximité permet aussi d’éviter l’afflux de touristes qu’on voit sur les autres îles Grecques en août.
Quelle est votre marque de fabrique vestimentaire ?
La simplicité. Je porte beaucoup de bleu marine, j’aime les tissus nobles, les costumes sur-mesure et les designs simples.
Qu’est-ce que vous recherchez chez les artistes que vous sélectionnez pour vos expositions ?
Un CV impressionnant et un book intéressant, original et visuellement intrigant.
Quelle est l’époque artistique qui vous intéresse le plus et pourquoi ?
Les peintres américains du Color Field comme Kenneth Noland, Morris Louis, Helen Frankenthaler et Sam Gilliam. Ce style a été grandement plébiscité par le critique Clement Greenberg, qui a particulièrement souligné les avancées que ce style a permis d’engendrer en terme de formes et composition. Le Color Field a marqué un développement majeur dans le domaine de l’abstrait où les silhouettes et le fond ne font qu’un, et où l’espace du tableau, abordé comme un cadre, semble s’étendre au-delà des bords de la toile.
Quels podcasts écoutez-vous en ce moment ?
J’adore les interviews de Talk Art.
Quelle est votre règle d’or vestimentaire ?
La sobriété.
Qu’est-ce qui vous occupe en ce moment ?
Je travaille sur ma prochaine exposition qui aura lieu à Paris durant la FIAC et je travaille aussi sur un tout nouveau projet appelé Curated, une appli ayant pour but de mettre en avant une sélection d’œuvres connues, qu’il s’agisse de peintures, sculptures, meubles ou objets.
Qui est le dernier artiste à vous avoir vraiment impressionné ?
Je suis fasciné par Lenz Geerk.
Qu’avez-vous découvert récemment ?
Une région du nord du Kenya où j’ai rencontré le peuple Samburu. Ils sont encore à moitié nomades, et ont gardé un lien fort à leurs traditions et leur culture. Cette tribu est l’une des plus connues et les plus fascinantes du Kenya. Nous avons pris un petit R44 sans fenêtres et survolé des rivières infestées de crocodiles, des lacs peuplés de flamants roses, des cratères, des déserts et plus encore pour aller à leur rencontre.
Quelle est l’exposition que vous avez organisée qui vous a le plus marqué ?
What’s Up / Twenty Twenty, comme c’était ma première exposition en ligne organisée pendant le confinement. À ma grande surprise, ça a été un véritable succès et je vais bientôt lancer un nouveau projet en ligne sur les mêmes bases.
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